La pièce dans laquelle je me trouvais faisait environ 3m sur 3, dont environ 2m2 étaient occupés par le plan de contreplaqué qui me servait de couche. L'obscurité n'était pas totale, un mince soupirail distillait une faible lumière. Je n'avais pas un choix de position très large vu que mon collier était relié par une courte chaine à un rivet mural, m'obligeant à me coucher sur le côté en permanence. Le froid ambiant et ma nudité incitaient à une position fœtale, le seul ennui et je soupçonne que c'était délibéré, était que mes chevilles étaient entravées de sorte que je ne pouvais me recroqueviller sur cette maudite planche. Du coup je me caillais franchement et depuis un moment!
J'avais été mené dans cette cellule immédiatement après mon "enregistrement", l'ami Boris n'a évidemment pas daigné me donner la moindre explication. Je ne pouvais m'empêcher de repenser à un excellent film coréen que j'avais vu récemment "old boy": le protagoniste du film se réveille un jour dans une chambre qui devient sa prison. Pendant 15 ans, il ne voit âme qui vive et devient à moitié fou en essayant de comprendre pourquoi il a été emprisonné. Un film excellent soit dit en passant. Et si j'étais tombé sur une tordue qui voulait refaire « old boy » mais en vrai? Condamné à moisir dans cette cellule pendant 15 ans? Je calmais mes moments de panique en me remémorant les mails envoyés, source relative d'apaisement étant donné que j'avais annoncé une absence de 3 semaines. Cela dit, trois semaines à se les geler sur une planche en bois n'était pas non plus réjouissant. Mais l'on se rassure comme on peut.
Après un temps qui me sembla interminable, j'entendis résonner des pas dans le corridor de l'autre côté de la porte. Après une série de tours de clés dans différentes serrures (une vraie porte de cachot), la porte s'ouvrit laissant place... Non pas à Boris, mais à son clone, un chauve patibulaire et ventripotent. A la différence de Boris, le gaillard n'était cependant pas habillé comme un membre du service d'ordre de la maison blanche, mais bel et bien comme une sorte de geôlier, le torse nu sur un pantalon type treillis militaire. Encore une fois un collier d'acier précisais son statut: esclave, esclave tortionnaire, mais esclave tout de même.
Je sentis tout de suite que j'allais me régaler avec lui. Boris version maton me détacha de mon rivet et m'enjoint de le suivre en silence, mes mains restant prisonnières de menottes derrière mon dos. Après avoir parcouru un long corridor, nous arrivâmes devant une pièce dont la porte portait un écriteau "décontamination". La pièce sur laquelle ouvrait la porte, était intégralement carrelée. Boris II me défit les poignets et les attacha à une crémaillère fixée au plafond. Je compris la situation: j'allais comme à la chaine passer un protocole de décontamination. Au moment où ces pensées me traversèrent l'esprit, un jet glacial et puissant me frappa le dos, comme des centaines de petites aiguilles me pénétrant simultanément. Boris II - qui décidément avait parfaitement la tête de l'emploi --, dirigeait le jet de main de maitre, ce qui me fit hurler de douleur lorsqu'il le dirigea à pleine puissance vers mes parties intimes. Il me faisait ainsi avancer au long de la crémaillère au fur et à mesure qu'il m'aspergeait le corps dans un délire purificateur. Boris, finit par éteindre son kärcher. Harassé par ce traitement, je bredouillai un pathétique "merci". N'aurais-je pas du vouloir lui sauter à la gorge?! J'en étais troublé voire carrément honteux, mais je n'eu pas le temps de réfléchir longtemps, Boris me détacha de la crémaillère et me traina au centre de la pièce. Il tira une chaise. En ce lieu infernal même les chaises étaient affublées de petits raffinements notables: celle-ci en l’occurrence était recouverte de petites punaises, dont les pointes étaient méticuleusement orientées vers le haut. Fixées aux pieds et au dossier, des sangles permettaient une immobilisation complète histoire que le sujet profite au mieux des généreux aiguillons . Je formai une grimace de douleur quand je dus m'asseoir sur le siège et senti mille piqures pénétrer mes petites fesses douillettes. Boris me sangla bien serré. Je me demandai, très peu rassuré, voire carrément apeuré quelle serait la suite du traitement. Le vrombissement d'un rasoir électrique éclaira rapidement cette curiosité. Le rasage intégral allait suivre la décontamination.
Tout y passa impitoyablement, aisselles, testicules et finalement le crâne. J'étais très fier de ma chevelure, épaisse et d'un noir de jais, elle était clairement un de mes atouts de séduction, la voir partir ainsi me fit me sentir incroyablement nu, bien plus que lorsqu'on m'avait ôté mes habits. Je me sentais profondément vulnérable. Robot Boris 2 finit sa tâche sans sourciller, je me rendais compte que je n'avais pas une fois entendu le son de sa voix. Il n'était clairement qu’un exécutant, la main d'une autorité supérieure.
Lorsque mon crâne fut aussi lisse que celui de Yul Bryner, Boris 2 sorti un tampon d'encre rouge et le plaqua sur le haut de mon crâne. Je portai dorénavant le numéro de matricule XY162. Il sembla alors que j'étais prêt, je fus détaché et Boris 2 me passa une cagoule sans orifices pour les yeux (c'était une manie frustrante de la maison de ne pas laisser à ses invités le luxe de voir ou ils étaient). Je fus ensuite guidé à travers un couloir puis un escalier, vers le haut cette fois. Lorsque la porte fut poussée, la douceur de la température me rappela à quel point il faisait glacial dans les catacombes d'où je venais. Après avoir traversé quelques pièces immenses, nous nous arrêtâmes dans un salon. Une traction sur mon collier me tira vers le sol et l'ami Boris eu la délicate idée de relier mes poignées à mes chevilles dans une position complètement offerte. J'étais livré.
Non sans soulagement j'entendis la porte se refermer, indiquant le départ de Boris 2. Mes pensées s'entrechoquaient, que me réservait la suite? Tout se mélangeait dans un cocktail de peur, d'excitation et le sentiment de vivre avec une intensité que je n'avais jusqu' alors jamais ressenti. Au bout d'un temps qui me parut interminable, dilaté par mon état d'ébullition, j'entendis le cliquetis caractéristique de talons se rapprocher de la porte.
A ce stade, mon coeur battait la chamade. Lorsque la porte s'ouvrit je reconnus le parfum subtil que j'avais humé lors du trajet en voiture...
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