L’histoire se déroule en plein mois de février, alors que j’étais affectée à l’encadrement d’un groupe de jeunes sur un séjour de sept jours au ski, dans une petite station à la frontière italienne. Le cadre était incroyablement beau et sauvage, et mon arrivée au grand chalet qui accueillait notre groupe était teintée d’excitation et d’admiration pour ce décor sauvage et silencieux, garni d’un épais manteau blanc.
Le gardien des lieux m’indiquait ma chambre, initialement une chambre double mais que j’aurais le plaisir d’occuper seule, avantage de directrice. Elle était au bout d’un long couloir à l’étage des garçons, menant sur toutes les autres chambres des jeunes.
La première journée était dédiée à notre installation et à la découverte des lieux. Je pris le temps de visiter l’ensemble du grand chalet, de sortir promener autour du bâtiment, puis quand le soir arriva, d’aller rejoindre mon groupe dans le réfectoire. Une cantine simple donnant sur une cuisine ouverte où deux employés garnissaient les assiettes pour les distribuer. Je remarquais immédiatement l’un d’entre eux. Un grand métis souriant qui ne manquait pas de me lancer un regard appuyé et de me souhaiter la bienvenue lorsque ce fût à moi de garnir mon plateau. L’échange de politesse fut bref, et je retournais discuter avec mon équipe du planning du lendemain et de la réunion du soir.
Le ski n’est pas à proprement parler ce que je préfère. Mais la montagne, la neige, les longues ballades dans la poudreuse avaient toujours eu ma préférence à la mer. Ce nouvel environnement était vivifiant, et je me sentais pleine d’énergie pour les jours à venir. Je me couchais dans la partie inférieure de mon lit gigogne, un de ces bons vieux lits en bois massif que l’on trouve dans les chalets et les refuges, et je repensais avant de m’endormir paisiblement au cuisiner aperçu plus tôt.
Le lendemain, je me réveillais de bonne heure pour participer au petit déjeuner avec le reste du groupe, et je fus accueillie par l’équipe de restauration du matin, dont visiblement le beau métis ne faisait pas partie. Il ne fut pas non plus présent le midi. Je le retrouvais néanmoins avec plaisir le soir, pour le même rituel que la veille. Équipe du soir, donc.
J’en profitais pour le détailler tandis que j’attendais mon tour, j’avais du mal à lui donner un âge, tout en étant certaine qu’il n’était pas un jeune homme. Il avait de fines tresses brunes, un détail qui me plaisait beaucoup, il était grand, et avec de grandes mains. C’était une force de la nature. Bref, il m’excitait, et son salut encore plus chaleureux que la veille m’indiquait que je ne le laissais pas indifférent non plus. Sans doute avait-il senti mon regard sur lui pendant le repas de la veille.
Les jours passèrent dans cette même atmosphère, je ne restais pas souvent au chalet la journée, uniquement si j’avais de l’administratif à faire, et j’alternais les activités avec mes encadrants. Luge, raquettes, chiens de traîneaux. De quoi rentrer crevée le soir, mais pour rien au monde je n’aurais été absente au dîner…
Un soir, tandis que je m’attardais au réfectoire, je débarrassais mon plateau la dernière. Il ne rata pas l’occasion d’engager la discussion avec moi, - et c’était bien ce que je voulais - badinant à propos du groupe sur des questions bateaux. D’où venions nous ? Est-ce que j’étais bien la directrice du groupe ? Comment je m’appelais… Je ne lui posais pour ma part aucune question, l’idée qu’il reste un inconnu me plaisait. Il en profita pour me glisser une serviette en papier dans laquelle il avait noté son numéro de téléphone. Nous étions 4éme jour du séjour. Je regagnais ma chambre en regardant pensivement les chiffres. Bien que les jours défilaient vite, il n’était pas question que je lui écrive ce soir. Je préférais me coucher tard après avoir travaillé sur mon administratif et me caresser en pensant à lui. Un orgasme puissant comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. Rien que de l’imaginer me toucher, je mouillais abondamment. Il était clair que désormais je ne passais pas une heure sans songer à ses mains puissantes et à imaginer la taille de sa queue…
Le lendemain matin, je partis faire quelques courses sur le front de neige. J’en profitais pour lui envoyer un message lui indiquant qu’il avait désormais mon numéro, et il répondit quasi instantanément, comme s’il avait attendu devant son téléphone. Les choses intéressantes allaient pouvoir commencer…
J’appris tout de même certaines choses sans les lui demander. Qu’il était saisonnier. Qu’il était en couple. Qu’il travaillait exclusivement sur l’équipe du soir où il pouvait parfois s’arranger pour rester dormir au chalet… En cas de besoin. Qu’il était plutôt soumis. Ah ! Quelle ironie ! Je pars au fin fond de la montagne et je me débrouille pour attirer probablement le seul homme soumis du coin… Je me gardais bien de lui dire que j’étais Maitresse. Il y a des satisfactions parfois à garder des secrets et à savourer l’incongruité de la vie. Je n’aime pas fréquenter les hommes engagés. Mais je savais d’avance que je ne reverrais jamais celui-ci après le séjour, et ma foi, un peu de sexe sans implication ne faisait de mal à personne.
Il ne restait que deux nuits avant notre départ, je continuais donc de flirter avec lui, entre les dîners et les messages, alternant les décolletés et les allusions sur ma liberté sexuelle. Je le rendis fou. Le dernier jour, je lui envoyais même un nude, histoire de l’achever. Il n’avait qu’une idée en tête, m’attraper. Il décida de mettre toutes les chances de son côté en dormant un chalet pour cette dernière nuit. Je lui expliquais que je ne serai pas disponible avant tard, la dernière réunion d’équipe clôturant ce genre de séjour étant toujours très animée… Comprenez Alcoolisée. Que j’irai me coucher en laissant ma porte déverrouillée, et qu’il n’aurait qu’à me rejoindre dans mon lit. Je lui avais indiqué mon numéro de chambre, qui était placée près de l’escalier de service. Pratique pour s’y introduire sans traverser tout le couloir des jeunes.
La soirée arriva vite, et après avoir bouclé des derniers détails de l’organisation de départ, mon équipe et moi entamèrent les réjouissances du pot d’au revoir, à grand renforts de bouteilles de rhum et de whisky. En moins d’une heure, entraînée par mes jeunes encadrants je me retrouvais ivre et gaie, et sortir prendre l’air froid de la montagne pour retrouver mes esprit eu l’effet contraire de me faire monter l’alcool à la tête. Erreur fatale.
Pour ne pas donner un spectacle trop déplorable à mon staff, je les quittais en m’excusant pour regagner à quatre pattes – mais à l’abri des regards – les escaliers et me traîner jusqu’à mon lit où je m’endormis immédiatement, toute habillée et extrêmement alcoolisée. Il était bien plus tard que je ne l’avais imaginé, le beau métis était alors bien loin, très loin dans mes songes…
Dans cette brume, je sentais ses mains immenses caresser mon corps. Mes seins, mes hanches, empoigner mes fesses. Je sentais ses lèvres suçoter mes tétons, mon ventre, en roulant sa langue sur mon nombril. Je sentais mon pull remonter sur ma poitrine dénudée et mon jeans glisser sur mes jambes. L’avais-je encore sur moi ? Je soupirais d’extase, et gémissais même un peu lorsque je sentais sa langue puissante et si douce à la fois écarter mes petites lèvres et les lécher longuement. Je ne portais jamais de culotte. J’avais le sentiment que j’allais être aspirée de plaisir par mon propre sexe, et je dérivais littéralement sous les vagues de plaisir que sa bouche dévoreuse m’imposaient. Je ne résistais à rien, j’étais offerte, totalement, à ce baiser singulier. Je me laissais consommer, carcasse charnue à l’appétit du loup des montagnes, dans un long rêve sans fin.
À mon réveil, j’avais certes une bonne gueule de bois, mais je découvris avec étonnement que j’avais perdu mon pantalon pendant la nuit. La porte de ma chambre était légèrement entrouverte, ce qui me fit paniquer. Et si les jeunes m’avaient vue ainsi en passant dans le couloir ? Je rassemblais difficilement mes idées en refermant la porte, le car nous attendrait devant le chalet d’ici une petite heure et j’avais passé la plus intrigante des nuits. Entre rêve et réalité. Était-il vraiment venu me visiter dans la nuit, me déshabiller et me lécher longuement ?… Je bouclais mes valises dans cette confusion, réalisant que je n’avais probablement pas rêvé : bien qu’il m’arrive de m’endormir en me caressant et en débraillant mon bas de pyjama, j’étais trop ivre la veille pour avoir envie de quoi que ce soit. Et pourtant je jurais avoir eu un orgasme...
Téléphone en main, je regardais le chalet s'éloigner tandis que le car s'engageait dans le col.
« Nous prenons la route du retour. Est-ce que j’ai rêvé hier soir ?
- Non. C’était bon.
Oui… C’était bon. »
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