Nuit Elastique – Part 1
Elle l’attend avec son complice à l’angle d’une rue. Il est si prévisible. Toujours dans ses habitudes, déjeuner à midi au café du coin, sortir à 20h du bureau, toujours par le même côté de l’immeuble. Son assistant se tient contre le parcmètre, les bras croisés. Un imposant gorille de 90kg, doux comme un agneau quand il est à son service. Il regarde sa montre. Leur proie approche.
Lorsqu’il apparaît au coin de la rue, tout se passe très vite. Gorille lui colle une baigne monumentale. L’homme qui ne s’y attendait pas, pris par surprise, vacille, et tombe dans les bras de son bourreau qui le rattrape in extremis. Il ne faudrait pas que l’on casse le jouet.
Elle écrase sa cigarette du bout de son escarpin vinyle, tournant un peu le pied puis ouvre le coffre, sait qu’il maîtrise la situation. La victime est déposée sans violence à l’intérieur, le piège se referme sur lui. D’ici à ce qu’il reprenne connaissance, ils seront arrivés.
- Tu n’as pas lésiné sur l’accueil. Fait-elle remarquer.
Il répond d’un haussement d’épaule contrit, les portières claquent , la voiture démarre. Destination Nuit élastique.
Lorsqu’il reprend connaissance, sa première impression est Rouge. Rouge métallique dans sa bouche. Lumière rouge dans la pièce. Pulsation cardiaque à la tempe. Est-ce qu’il a été frappé par la foudre ? Il tente de se mouvoir, mais il se trouve nu et ligoté solidement par du large tape rouge. Angoisse. Fred, petit bureaucrate sans histoire se retrouve nulle part, entravé et déboussolé. Pulsation cardiaque en hausse. Il distingue mal dans le filtre de la lumière rouge ce qui l’environne. Où est-il ? Que fait-il ici ? Pourquoi l’a-t-on agressé ? Il se débat tout à coup, pris de panique.
- Ne tente rien d’idiot. Tu ne pourras pas t’échapper. Dit la voix derrière lui.
Une voix de femme qui lui glace le sang.
- Du moins pas tant que je ne l’aurais pas décidé.
Gorille a disparu. Sans doute derrière une porte à attendre une consigne qui tardera à venir, peut-être à regarder par le trou de la serrure pour passer le temps. Bruit de talons aiguilles. Elle vient s’asseoir sur ses genoux, une cigarette à la main. Stupéfait, il réalise qui est son Geôlier. Il sent immédiatement l’odeur si particulière du latex de sa tenue et tressaille à ce contact unique.
- Maîtresse A ?..
- En personne ! Dit-elle, narquoise.
De sa main aux longs ongles vernis rouges, elle titille sa mâchoire hébétée. Ils se connaissent bien. Fred a longtemps été le joujou à sa Maîtresse… Sans histoires mais pas sans secrets. Il est un fervent soumis pour femme sachant porter une combinaison luisante et déroutante en Latex. Son péché mignon. Et diable sait combien cette femme là la porte bien….
Elle se redresse, dévoilant ainsi le délicat délié de son dos, et la diabolique chute de reins moulée dans une jupe crayon noire ultra bandante… Pour le fétichiste Rubber qu’il est. Entre autres. Il n’a pas le temps de réaliser l’émoi dans lequel la situation le met ; elle a déjà passé à son cou un collier et attrapé fermement sa queue dressée pour lui parler à voix basse dans le creux de l’oreille.
- Tu pensais vraiment pouvoir te débarrasser de moi petite ordure ? Tu pensais que signer un contrat d’appartenance te libérait de toutes tes obligations une fois sorti du bureau ? Te te te…
Elle secoue la tête d’un air désapprobateur, ses longs cheveux blonds chatouillant sa joue. Il défaille au moindre mouvement de ses doigts gantés de latex sur sa queue qu’elle presse et torture un peu, impuissant. Respiration saccadée . Maîtresse A est une créature du diable, envoyée sur terre pour le pervertir. C’est ce qu’il s’est mis en tête ces deux derniers mois de confinement où il a cessé de venir la voir.
- Où est ta cage ?
Demande-t-elle, féroce. Il secoue frénétiquement la tête. Refusant de parler. Elle se redresse, agacée, et va chercher un gode d’une taille démesurée qu’elle brandit sous son nez. Il tente d’y échapper, mais elle force sa bouche, l’enfonce avec colère et un faux air étonné.
- Tu es sûr de ne pas vouloir parler et d’occuper ta bouche autrement ? Vraiment … C’est toi qui vois …
Il ferme les yeux, refusant catégoriquement de se laisser distraire par ses formes dans la tenue moulante à souhait. Bandant malgré lui comme un âne. Faible.
- GORILLE !
Il sursaute et secoue la tête vivement, tentant de parler malgré l’énorme gode qui lui déforme la bouche. Il sait ce qui l’attend. Gorille rapplique, l’œil vicelard, et au claquement de doigt de la Maîtresse sait bien ce à quoi il a droit.
- Sors ta queue. Tu as une bouche à remplir qui n’attend que cela.
Il gémit, supplie, s’étouffe dans sa salive tandis que Gorille étale un sourire comblé sur sa trogne, découvrant dans l’ouverture de sa braguette une énorme queue noire. Pupille se dilate. Elle tire sa proie par le collier et le contraint à se traîner au sol. Le gode roule sur le carrelage et Fred la supplie .
- Pitié Maitresse, Pitié !
- Où est ta cage ?!
- Non ! Non pas la queue !
Elle claque fermement son cul et vient se mettre à cheval assise sur lui, dominant ainsi de toute sa splendide silhouette de latex le cul offert.
- Tu entends ? Il ne veut pas rentrer dans sa cage de nouveau, le petit avorton. Peut-être que la bouche ne suffira pas. Prend son cul.
Gorille s’agenouille près du corps agité et terrifié du soumis, face à maîtresse A, la queue à la main. Énorme. Chaude. Nervurée.
- Je vais tout vous dire !
- Réponds à ma question.
S’agace-t-elle en crachant sur son orifice, fesses écartées .
- Oui, ma cage est rangée dans ma boite à gants. Dans la voiture !
Elle lui donne une fessée de latex dans un rire pervers.
- Hé bien tu vois quand tu veux… Gorille, remballe et va chercher.
Un peu déçu, le mastodonte s’exécute, tandis qu’elle se lève. Sublime poupée cruelle. Enfile son gode ceinture en remontant sa jupe, y ajuste le jouet baveux et agrippe les cheveux de son soumis retrouvé, se tenant avec aplomb sur ses vertigineuses mules en vinyle. Queue dressée.
- Faute avouée à moitié pardonnée. A moitié..
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